Alors que plus personne ne peut nier la reprise de l’activité, la direction continue à « dégraisser » les effectifs principalement au sol :
- 2436 suppressions d’emplois en 2010-11 (inclus 1765 PDV [1])
- 834 en 2011-12
- 1121 en 2012-13.
Pour un total de 4390 suppressions d’emplois équivalent à une baisse des effectifs de 8,6% entre 2010 et 2012 (c/f doc.AF GPEC 2010-12 du 8 juin 2010).
Preuve est faite que la crise financière n’était qu’un prétexte pour réaliser des économies sur la masse salariale, et avant elle les deux guerres du Golfe, le SRAS, le coût du pétrole… effet d’aubaine dont la direction veut continuer à profiter.
L’ATGPE (accord de gestion des suppressions d’emplois par la mobilité signé en juillet 2009 par la CFDT , FO et l’UNSA Aérien) va trouver maintenant sa pleine application.
La direction annonce la couleur dans un document remis au CCE le 8 juin dernier : « de nombreuses mobilités avec changement de métier vont devoir être réalisées ».
Mais ces mobilités sont déjà en cours !!
Ainsi, des agents des escales dont les postes (ou le secteur) sont supprimés se voient incités à accepter une mutation professionnelle et géographique vers le Commercial France !
Air France se transforme peu à peu en jeu de dames géant dont elle déplace les pions (les agents) au gré de ses intérêts.
En public, la direction se vante d’avoir réussi son PDV au-delà de ses espérances.
En privé et face aux syndicats, le discours est moins triomphant. En effet, si le nombre de demandes a largement dépassé le nombre de dossiers acceptés, ce n’était pas obligatoirement dans les secteurs qu’elle avait ciblés.
Ainsi, pour arriver à l’objectif de 1765 PDV, la direction a été obligée d’accepter des dossiers dans des secteurs qu’elle ne voulait pas dégarnir.
Cette stratégie a son revers : cela va créer du sous-effectif quasiment dans tous les secteurs : DGI , Cargo, Commercial France, Siège et supports, Opérations aériennes mais qu’elle refuse de combler par des embauches.
La DGI va manquer de 577 emplois en 2013, le Cargo de 161 …
Conséquence dans ces secteurs : nouvelle augmentation de la productivité !
Compte tenu de son intention de ne pas remplacer les départs, ceux qui vont rester vont se prendre de plein fouet l’adage bien connu : « comment faire passer le maximum de charges avec le minimum de personnes ».
Ils le subissent déjà tous les jours dans leur activité : surproductivité, refus des congés, des CHS, des RTT, pressions hiérarchiques voire harcèlements …
Alors que la direction annonce, dans son document GPEC, un sureffectif ( ???) au sein des escales Paris et province de 837 personnes principalement au Passage, elle appelle à coups de Lotus, les cadres et autres salariés à venir cet été en renfort dans ces mêmes escales. Mais comment accepter de jouer les « renforts » alors que c’est justement la politique de suppressions d’emplois tous azimuts qui crée le déficit d’emplois lors des pics d’activité ?
Fidèle à sa politique de recrutements limités en interne, la direction relance des sélections PNC :
L’objectif est de recruter 80 PNC par an ce qui équivaut à seulement 5 stages par an.
C’est peu et pas de nature à répondre aux espoirs des jeunes agents d’escale.
Et pendant ce temps-là, les travaux de démolition de nos activités continuent par le développement de la sous-traitance d’activités pourtant purement aériennes, tous les établissements sont touchés : Exploitation, Industriel, Informatique, Cargo, Opérations aériennes, même Siège et supports…
Sauf qu’à trop tirer sur la corde, elle risque bien de rompre. Déjà les tensions sociales existent dans l’opérationnel.